Des droits économiques inégalés

Publié le par L'islam : la voie naturelle de la femme

Des droits économiques inégalés




Ce quatrième et dernier volet du dossier sur les devoirs et les droits de la femme musulmane présente les droits économiques.


Nous avons vu précédemment les droits religieux de la femme musulmane, identiques à ceux de l'homme et rarement contestés dans leur application, et ses droits politiques qui actuellement ne sont pleinement respectés. Dans certains pays musulmans, la femme n'a pas le droit de vote et dans d'autres, elle doit lutter pour s'imposer dans la sphère politique où elle est encore absente. Dans le dernier cas, il s'agit plus d'un problème de tradition que de texte de loi. Les femmes sont actives au niveau associatif mais très rarement présentes dans la sphère politique qui reste "une affaire d'hommes". S'il existe un domaine où la femme musulmane peut être enviée, c'est bien celui des droits économiques. L'islam lui a accordé des droits inégalés à l'époque de la révélation et jusqu'au siècle dernier.


Droit à la propriété

Petit glossaire
- Acquêt : bien acquis à titre onéreux pendant le mariage et tombant en communauté en raison du régime matrimonial des époux (par opposition à biens propres).

- Régime de la communauté : régime matrimonial dans lequel les époux mettent en commun tout ou une partie de leurs biens propres ou de leurs acquêts.


La femme fut privée du droit à la propriété pendant des siècles dans de nombreuses civilisations, que ce soit avant ou après l'avènement de l'islam.

Une musulmane peut posséder des biens de tout type. Elle en dispose comme elle le désire. Aucune personne ne peut en user sans son accord, que ce soit son père ou son époux. Il en résulte qu'elle est un acteur économique à part entière. Elle est considérée comme apte à donner la zakat, effectuer des transactions commerciales, acheter, vendre, prêter, emprunter au même titre qu'un homme. En France, la loi n'a reconnu le droit à la femme de souscrire un contrat qu'en 1938. Ce droit reste intact après le mariage. Tout ce qu'elle acquiert en son nom reste sa propriété et n'est pas partagé avec son mari, ce qui n'est pas le cas dans de nombreux mariages aujourd'hui. En France, le régime de la communauté d'acquêts est le régime matrimonial légal par défaut, par conséquent il est appliqué à tous les couples mariés sans contrat.


Droit à sa prise en charge matérielle

L'homme a l'obligation de subvenir aux besoins de la famille et par conséquent à ceux de la femme. Il doit lui assurer nourriture, logement et habillements conformément à son statut. Elle est ainsi déchargée et peut se consacrer pleinement à son noble rôle de mère et d'épouse. Moralement, elle se sent libre de ne pas avoir à subvenir aux besoins de sa famille mais rien ne l'empêche d'y participer si elle le souhaite. C'est une preuve de la compassion d'Allah pour la femme. Combien de femmes qui travaillent rentrent chez elles fatiguées et stressées ? Après une journée de travail à l'extérieur, commence alors pour elles une seconde journée de travail, à la maison. Elles doivent s'occuper de leurs enfants, leur époux et des diverses tâches ménagères.
Certains états ont tenté d'apporter des solutions à travers les aides sociales pour les femmes seules et récemment le travail à mi-temps pour la femme et un projet d'accorder un salaire pour la mère au foyer. Ne serait-ce pas ici une reconnaissance implicite de l'importance du rôle de la mère reconnue depuis quatorze siècles par l'islam ?

En cas de divorce, la femme a le droit à une pension.


Droit à la dot

La dot, ce terme paraît démodé pour certains. Si aujourd'hui la dot n'est plus d'usage dans une majorité des pays occidentaux, elle l'était encore au siècle dernier. Il s'agit de biens que la femme apportent lors de son mariage. Le plus souvent, c'est le père de la mariée qui paie la dot.


[…] (Vous sont permises) les femmes vertueuses d'entre les croyantes, et les femmes vertueuses d'entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d'amantes. […] ,
Sourate 5, Al Ma'idah (La table servie), verset 5

Dans l'islam, la dot, appelée mahr, est une notion un peu différente puisqu'elle ne provient pas de la femme mais du mari. Elle devient ensuite propriété de la femme dont elle seule peut disposer, d'après son droit à la propriété cité précédemment. Les futurs époux conviennent entre eux du montant ; peu importe la valeur, elle est avant tout symbolique. Ce droit est absolu et constitue une condition de validité du mariage. Il s'applique également aux juives et aux chrétiennes.


Droit à l'héritage

Dans les civilisations passées, la femme n'avait aucun droit à l'héritage et dans certaines cultures elle en faisait partie. L'octroi de celui-ci constitua un grand changement. Les règles concernant l'héritage sont décrites avec précision dans le Coran, versets 11 et 12 de la sourate An-Nisa'.
Ce droit ne lui fut accordé que durant le siècle dernier dans les sociétés dites "modernes". Si pour les musulmans vivant dans un pays musulman, les prescrptions du Coran sont appliquées, il n'en est pas de même dans un pays non musulman. Ils doivent donc penser à rédiger un testament très tôt pour que ces préceptes soient suivis.



Rien dans l'islam n'interdit à la femme de travailler. Cependant, il ne faut pas oublier son rôle primordial de mère et ainsi que celui d'épouse. Ils ne doivent pas être négligés ou considérés comme secondaires. Elle peut exercer une activité professionnelle dans tous les secteurs mais certaines sont préférables telles que l'enseignement et la médecine car elles sont indispensables à la communauté musulmane et utilisent au mieux les particularités féminines.

Pour en savoir plus
Lire

Droits et devoirs de la femme en islam,
Fatima Naseef,
Tawhid, 1995, 271 p., 85 FF,
ISBN 2.909 087.29.8

Encyclopédie de la femme en islam,
'Abd Al Halîm Aboû Chouqqa,
Al Qalam, 1998, 6 tomes
ISBN 2-909469-22-0



Le statut dont jouit la femme aujourd'hui dans le monde occidental est le fruit d'une longue lutte. Pour l'obtenir, elle a du créer des organisations, faire pression, les discuter un à un et faire sacrifice après sacrifice. La femme musulmane possède les droits que nous venons de décrire depuis quatorze siècles. Elle n'a pas eu à combattre pour les avoir et ce n'est pas non plus le résultat d'une évolution des mentalités ou de l'environnement du septième siècle. Qui a dit que l'islam était démodé ? A l'époque de la révélation coranique, l'état d'esprit de la société était loin d'accorder à la femme tous ces droits. Comment un simple homme aurait-il pu les faire accepter et appliquer ? Seul un prophète en est capable. N'est-ce pas là un signe de l'origine divine de ces droits ? N'est-ce pas un signe de la miséricorde d'Allah ?




Leila R.

source : aslim-taslam

Publié dans La femme musulmane

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